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A travers le monde
19 avril 2009

Nina - Rêve/intermède : Lévitation Valsatique

~~~~~~~~~ Lévitation Valsatique ~~~~~~~~~

Bleuté et silencieux, tel est l'éther dans lequel je me trouve à présent. Tout flotte et tout valse, tourbillons d'écume et corps sans présence. Au milieu de cet infini, je suis en colloque d'un sérieux contestable avec une partie de moi qui se terre et qui, tel un démon malicieux, attend le moment propice pour surgir des ténèbres. Je me sens légère et lourde à la fois, lévitant dans une eau inconnue qui pourtant me semble familière, mais dont la caresse glacée est occultée par ce désir de destruction enfoui au niveau du coeur, physiquement et mentalement.

J'ouvre les yeux et je vois, devant moi, l'immensité aquatique d'une couleur oscillant entre le marine et l'immaculé. Tout est trouble, et j'ai la vague impression d'être chez moi. Mais chez moi, c'est là où vit Otoosama. Alors, où suis-je ? Serait-ce l'immense étendue d'eau qui borde mon pays qui s'est avéré être celui où j'ai vécu et celui dont je tire mes pouvoirs, alors même que j'ignore mes origines véritables ?

Mais peu importe. La solitude de ce lieu, loin d'être apaisante, devient de plus en plus pesante à mesure que la présence tapie en moi s'agite et s'éveille. Je refuse qu'elle refasse surface, elle m'effraie tant. Je voudrais qu'elle disparaisse au fond de l'océan, qu'elle y reste pour l'éternité. Alors, cherchant à m'en défaire, je descends lentement vers les abysses, nourrissant l'espoir secret d'y croiser son Gardien. Corps et esprit sont peu à peu happés par la noirceur qui teinte mon environnement visuel et mental. Les yeux mi-clos, je me regarde couler comme un condamné par la pierre attaché à sa cheville qui l'empêche de remonter et brise sa volonté.

Une ombre passe, furtive et illusoire. Sans doute mon esprit s'est-il laissé envahir par la brume d'éther qui remplace mon oxygène. Mais non. La voilà qui revient, lumineuse et étincelante. J'ouvre les yeux pour la voir tout entière, mais à mi-chemin entre terre et enfer aquatique, je ne peux distinguer qu'une forme longiligne et sirénienne. Fine et gracieuse, la Reine tourne, encore et encore, décrit des cercles d'une perfection de géomètre autour de moi et se rapproche. Je tends la main pour la toucher, et j'effleure le pelage lisse de la Reine - car c'est ainsi que mon esprit la désigne spontanément - lorsqu'elle se trouve à ma portée.

Je suis soudain apaisée, et le démon disparaît, battant en retraite dans les confins inaccessibles de mon âme. Une vague de calme et de quiétude m'envahit au contact de la créature et, prenant conscience de ma lente catabase, je puise en moi la force d'entamer mon ascension vers la lumière et la plénitude. La Reine continue sa danse lente et harmonieuse, elle m'accompagne dans mon périple, et chaque cercle qui se clôt est une bouffée d'air pour mon esprit qui sombrait un instant plus tôt. Je tourne sur moi-même et je monte, encore et encore, dans une valse étrange et magnifique avec la noble silhouette salvatrice.

La lumière enfin crève la surface de l'eau noire tandis que, moi aussi, je déchire le voile d'eau et d'éther où je me trouvais. Je cherche la Reine des yeux, mais je n'aperçois qu'un éclair blanc qui disparaît au fond de l'océan, englouti par les remous et le silence du monde où je me suis réveillée. Un doux son émane alors des abysses, qui, pour moi, ne sonne pas comme un adieu, mais plutôt comme une promesse de retrouvailles. Dès lors, je sais que je reverrai la Reine, tôt ou tard.

Quand j'ouvre finalement les yeux réels, et non ceux de l'esprit, je m'aperçois que je suis sur le dos de Manwa, le Roucarnage de Gabrielle. Je me suis endormie pendant le trajet, après avoir fui la jungle de Flamen pour échapper à nos poursuivants. J'ignore où nous sommes, mais Miyana vient me lécher la joue pour achever de me ramener dans le monde physique. Je presse légèrement mes jambes pour diriger le rapace vers Kabana, où je compte me reposer un peu avant d'aller me mesurer à la championne locale. Au sifflement du vent qui s'intensifie lorsque Manwa amorce sa descente se mêle, doux et plaintif, le chant de la Reine, qui demeure encore, non seulement dans mes oreilles, mais aussi dans mon âme. Je me sens alors comme purifiée dans une catharsis dont l'auteur me semble tout aussi mystérieux qu'étrangement proche.
Nous nous reverrons, chère Reine. Nous avons fait une promesse.

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J'espère que vous aurez apprécié ce petit texte...

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Commentaires
N
Je tiens à vous remercier pour vos commentaires qui me font très plaisir <3 <br /> <br /> Je continuerai à écrire :)
H
Àlàlà Nina, tu nous surprendras toujours ! Ton texte est magnifique, à la fois mystèrieux et explicite, une sensation assez étrange. Tu allies à la perfection poésie, fantaisie tout en gardant une part pour nos amis made in Japan.<br /> <br /> J'aimerai un jour pouvoir écrire comme toi Nina-sempaï. :)
M
Il est très bien ton texte =D mais j'arrive pas à deviner qui c'est que c'est la reine ==' suis nulle je sais.<br /> <br /> Encore bravo =D<br /> *ovation et respect*
B
Magnifique texte ma très chère Brubru <3<br /> J'aime bien le mélange de poésie avec nos cher pokémons ^^<br /> *_*<br /> Il est très beau ton texte =D *s'incline et respecte :sisi:*<br /> Tu écris très bien ;)<br /> Vivement la suite :p
M
*-*<br /> <br /> *s'incline*<br /> <br /> *-*
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